Tout est parti d’une facétie d’étudiants. Dans la faculté la plus moderne de l’époque, les garçons n’ont pas le droit d’accéder au dortoir des filles, et vice versa. Nous sommes quatre ans seulement après son inauguration, à Nanterre, le 22 mars 1968. Le huitième et dernier étage du bâtiment administratif est occupé par une centaine d’étudiants protestataires, Daniel Cohn-Bendit à leur tête. C’est la première d’un ensemble de grèves estudiantines qui se prévaudront du Mouvement du 22-Mars et aboutiront à ce qu’ont appelle euphémiquement les évènements de mai 1968.

Le huitième étage du bâtiment administratif de l'université de Nanterre, photo Gérard Aimé (Nanterre, 22/03/1968)
De mai 68, nous retenons surtout un sentiment de gâchis, une chance ratée de grands changements. En ce 22 mars 2012, il y a comme un air de déjà vu. Les Indignés, les révolutions, les crises, tout concourt à une instabilité floue d’où peut sortir le meilleur comme le pire. Restons vigilants et jouons autant que faire ce peut de notre petite influence sur le changement. En attendant, relisons Stéphane Hessel, allons voir le film de Tony Gatlif, et distrayons-nous avec l’article de Mediapart à propos des étudiants présents sur la photo ci-dessus. À demain.